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L’hypersensibilité, phénomène de mode ou découverte d’une facette psychologique méconsidérée jusqu’à alors ?

L’hypersensibilité, phénomène de mode ou découverte d’une facette psychologique méconsidérée jusqu’à alors ?

On entend de plus en plus de personnes dire qu’elles sont hypersensibles, que cette sensibilité soit émotionnelle ou physiologique. Certaines se font traiter de «chochottes», de «fillettes» ce qui, dit sur un ton grinçant, peut interroger un garçon jusqu’à son orientation sexuelle et ce n’est pas anodin!

Il faut voir que les émotions chez l’homme sont encore plus mal vues que chez les femmes, et ce n’est pas parce qu’on est hypersensible qu’on est un «homosexuel refoulé», pour reprendre une terminologie désuète et pourtant classique en psychiatrie! La médiatisation du sujet contribue bon gré mal gré à une meilleure compréhension, mais l’hypersensibilité n’est pas toujours considérée justement, en particulier par le monde médical. Pourtant, nous connaissons dans notre entourage des gens qui sont plus réactifs aux stimuli, qu’il s’agisse d’émotions ou de contacts. Ce n’est pas une anormalité, et pas nécessairement un handicap même si cela peut parfois être compliqué pour les concernés, juste une particularité avec laquelle il faut composer.

Que dit la science ?

Si on veut être scientifiquement rigoureux, il est difficile d’évaluer de façon chiffrée une intensité émotionnelle ou une sensibilité à la douleur, puisque tout cela reste subjectif.

Mais on a une meilleure compréhension du sujet grâce à l’apport des IRM, l’Imagerie à Résonnance Magnétique, qui a établi que certaines personnes ont une vitesse de transmission neuronale (donc, de l’influx électrique dans le système nerveux) pouvant être jusqu’à deux fois plus rapide que celle de leurs congénères. Et le système nerveux irrigue tout notre corps sur un total de plus de 150 km! Imaginez les traductions dans la vie quotidienne…

Les personnes peuvent être plus réactives, irritables, fatigables, nerveusement fragiles, mais aussi plus facilement sujettes à des troubles nerveux, psychiques ou somatoformes. Elles vivent tout de façon amplifiée!

Mais réaliser qu’elles sont dotées d’un système nerveux plus réactif que la norme ou leur entourage, leur permet de mieux se comprendre, mieux prendre soin d’elle. C’est la première étape pour aller bien dans un monde qui valorise l’effort, la performance, et qui peut être délétère, entre les écrans, le stress, la malbouffe, etc. Cette sensibilité est physiologique, génétique, d’origine familiale. Elle peut être amplifiée à son tour par des soucis de santé, et il devient parfois compliqué de bien en identifier l’origine. Des inflammations, l’abus d’excitants ou de substances toxiques peuvent vite avoir des conséquences sur les personnes hypersensibles.

Le HPE et le HPI sont-ils «cousins» ?

On a compris que la vitesse de transmission neuronale entre aussi en ligne de compte dans le Haut-Potentiel Intellectuel (HPI), ainsi que d’autres spécificités neurologiques. Le HPE (Haut-Potentiel Emotionnel) n’est pas considéré par la science. Même sa dénomination est un raccourci qui pose souci. Le «HPE» vient faire écho au «HPI» avec qui il peut partager des facettes en matière de sensibilité et d’émotivité. Mais je parle plutôt d’hypersensibilité pour ma part qui fait l’objet d’études depuis 30 ans aux Etats-Unis. A bien y regarder, «HPE» et «hypersensible» sont synonymes. Et souvent, le HPI est aussi concerné, ou se retrouve également dans les critères de l’hypersensibilité. Tout dépend des personnes et il y a ensuite des variables chez les concernés. In fine, j’estime qu’on n’a pas encore bien délimité les contours, et que ces dénominations sont même appelées à disparaître!

A la fin, qu’on soit concerné par le HPI, l’hypersensibilité ou toute forme de neuroatypisme, il s’agit de vivre pleinement sa vie, de se créer son mode d’emploi, de faire ses choix en conscience et de comprendre ce qui nous travaille, qui est le plus souvent inconscient.

Tout être humain peut tirer profit d’un travail de thérapie, l’hypersensible en a d’autant plus besoin qu’il est fortement travaillé intérieurement. Lui faire parler de son enfance douloureuse peut être utile, mais il aura été d’autant plus affecté qu’il l’a vécue avec un système nerveux particulier.

Mais il vaudra mieux se tourner vers un professionnel capable de distinguer ce qui relève de l’hypersensibilité et du trouble psy plus classique. Avoir des émotions qui font des montagnes russes ne fait pas nécessairement de vous un bipolaire, la confusion est fréquente et il faut d’autres critères diagnostics, même s’il est possible de cumuler hypersensibilité et bipolarité! C’est donc parfois compliqué.

Après, derrière l’hypersensibilité se trouvent parfois des cadeaux, des talents artistiques, des goûts, une capacité à s’émerveiller ou s’émouvoir plus grande face à la beauté du monde. Mais dans un monde qui peut être parfois dur, l’hypersensible a d’autant plus intérêt à prendre soin de lui !

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Thèmes: Bien-être – psychologie
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